Aucune vérité universelle, aucune garantie absolue : dans la lutte contre les infections sexuellement transmissibles, la certitude n’existe pas. Même le préservatif, ce rempart largement plébiscité, ne suffit pas toujours,certaines infections passent entre les mailles du filet, profitant du moindre contact cutané pour circuler. Les recommandations officielles sont sans détour : il faut associer plusieurs moyens de prévention et faire du dépistage une habitude régulière pour endiguer la propagation.
Pourquoi la prévention des IST reste un enjeu majeur de santé publique
Le nombre de cas d’infections sexuellement transmissibles (IST) ne cesse d’augmenter en France, un signal d’alerte qui agite les professionnels de santé. Syphilis en hausse, chlamydia trachomatis en expansion, et un VIH qui ne régresse pas de façon spectaculaire. Cette réalité ne se limite pas à quelques groupes ciblés : la circulation des IST ignore les frontières sociales et générationnelles.
Il faut faire face à une dynamique discrète mais persistante. La prévention des IST n’est pas une affaire individuelle à régler dans l’ombre, c’est un véritable défi collectif. Certaines comme le papillomavirus humain entraînent des complications majeures, dont le cancer du col de l’utérus. D’autres, type gonorrhée ou chlamydia, transitent sans bruit, profitant de l’absence de symptômes pour se diffuser. Si le VIH occupe toujours une place centrale dans la stratégie nationale de santé sexuelle, l’arrivée des traitements a certes changé la donne, mais pas le besoin de prévention.
Derrière les campagnes de surveillance et de dépistage, il y a un impératif d’accès et de régularité. Les rapports de Santé publique France sont sans appel : les risques persistent lorsque les gestes de prévention sont délaissés. Pour espérer ralentir la progression, la mobilisation doit réunir tout le monde : pouvoirs publics, professionnels de santé, monde associatif et scientifiques, chacun a sa part à jouer dans la maîtrise des infections sexuellement transmissibles.
Quels gestes et méthodes adopter au quotidien pour limiter les risques de transmission
Limiter la transmission des IST, c’est d’abord s’approprier naturellement des mesures-barrières et les intégrer dans ses habitudes sexuelles. Le préservatif reste la pierre angulaire : à utiliser à chaque rapport, en externe ou en interne, quelle que soit la nature de la relation. Employé de manière constante, il diminue nettement les risques de contracter le VIH, l’herpès génital ou le virus mpox.
Voici plusieurs pratiques à intégrer pour réduire les risques :
- Mettre le préservatif dès le début et jusqu’à la fin du rapport, sans exception.
- Opter pour un lubrifiant compatible avec le latex afin d’éviter toute rupture et garantir la solidité du dispositif.
- Après une exposition à risque élevé, il est possible de demander une prophylaxie post-exposition (TPE) dans un délai de 48 heures lors d’un rendez-vous médical spécialisé.
La prophylaxie pré-exposition (PrEP) complète l’arsenal de prévention pour les personnes particulièrement exposées au VIH, notamment les hommes ayant des rapports avec d’autres hommes. Ce traitement antirétroviral, prescrit par un professionnel et encadré médicalement, n’exclut pas les autres mesures de prévention : il vient les renforcer.
Il s’agit aussi d’être attentif aux infections muettes, celles qui n’offrent aucun signe annonciateur. En parler avec ses partenaires, multiplier les dépistages à intervalles réguliers, sont des habitudes à valoriser. Les recommandations insistent aujourd’hui sur la nécessité d’adapter ses pratiques à chaque contexte sexuel. Aucune méthode unique ne suffit à freiner complètement la circulation des IST : il s’agit d’agir sur tous les fronts.
Ressources, dépistage et accompagnement : où trouver de l’aide et s’informer efficacement
En France, le parcours de dépistage a évolué pour offrir un accès simple, confidentiel et gratuit. Les CeGIDD (centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic) sont au cœur de ce dispositif : accueil libre, anonymat garanti, aucune avance de frais. Les laboratoires de biologie médicale assurent les dépistages des grandes IST (VIH, syphilis, chlamydia trachomatis), pris en charge par l’assurance maladie et les complémentaires santé. Depuis 2022, se faire dépister du VIH ne nécessite plus d’ordonnance en laboratoire, facilitant ainsi l’accès pour les personnes concernées.
L’accompagnement se poursuit après la remise du résultat. Les équipes en CeGIDD, médecins, biologistes, conseillers, orientent vers les traitements adaptés et garantissent un suivi personnalisé. Les plateformes d’information officielles sont régulièrement actualisées pour fournir une documentation claire et pertinente sur le dépistage et le diagnostic.
Pour avoir une vue globale sur les dispositifs existants, on peut retenir les possibilités suivantes :
- Dépistage sans ordonnance dans l’ensemble des laboratoires de biologie médicale agréés
- CeGIDD : confidentialité, conseils individualisés, orientation vers la prise en charge appropriée
- Prise en charge des tests par l’assurance maladie et les complémentaires responsables
Se protéger, c’est aussi s’emparer sans attendre de l’information et des outils existants. Aujourd’hui, la santé sexuelle se construit sur des systèmes flexibles, pensés pour coller au plus près des besoins concrets et des évolutions de la société. Prendre le pouvoir sur la transmission des IST, c’est changer la trajectoire d’une dynamique qui, trop longtemps, a semblé inévitable.